Très attendu de l'autre côté de l'Atlantique, le nouveau roman de Jean Echenoz (qui compte un prix Médicis et un Goncourt à son actif) devait s'inscrire parmi les meilleurs titres de la rentrée littéraire de l'hiver. Force est d'admettre que le divertissement prévu est loin d'être au rendez-vous.

Certes, ce récit d'espionnage comico-satirique fera sourire plus d'une fois. Mais il faut attendre deux (longues) premières parties, constellées d'anecdotes sur des personnages plus que secondaires, avant d'en arriver au coeur de l'intrigue: la mission secrète de Constance, jeune femme oisive enlevée par des hommes de main ingénus afin de déstabiliser la Corée du Nord.

Le troisième et dernier volet est nettement plus captivant, mais il faut apprécier l'humour flegmatique de l'écrivain français pour y trouver son compte.

Jean Echenoz s'y divertit en ridiculisant l'autocratie nord-coréenne et les lubies de son dirigeant, faisant quelques clins d'oeil à des nouvelles ayant fait la une, comme celle voulant qu'il ait imposé sa coiffure à ses conseillers.

L'impression qu'il en reste est celle d'un roman inégal qui aurait gagné d'être resserré davantage, mais dont l'écriture témoigne néanmoins d'une grande finesse d'esprit. 

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Envoyée spéciale. Jean Echenoz. Les Éditions de Minuit, 313 pages.