Anna n'est pas heureuse. Inquiète, tourmentée, elle se cherche et passe d'une salle d'attente à une autre afin de trouver un remède. Psy, travailleur social, infirmière, médecin... Des gens qui aident peu ou mal ou qui profitent carrément d'elle.

L'idée d'adopter un enfant lui vient à l'esprit, lui permet d'émerger. Une aventure torride, fusionnelle avec Michaëlle la pousse à espérer encore plus. Mais cette relation semble pourtant incompatible avec son désir d'être mère. Rien ne la calme, enfin jamais complètement.

L'écriture dans ce premier roman d'Emmanuelle Cornu est nerveuse, fébrile. De très courtes phrases, une langue crue, à chaud. En monologue intérieur, Anna se parle, se raisonne, se fâche contre elle-même et en direct.

Puis la narratrice prend ses distances et adopte un regard critique par rapport aux actions et aux pensées des personnages. Ces passages sont nettement moins réussis. Le rythme effréné aussi finit par nous lasser.

Emmanuelle Cornu a du style, mais un talent encore brut. Elle sait mener une intrigue tambour battant, mais ressasse également plusieurs clichés - «personne ne peut écrire l'avenir», «elles s'accouplent depuis comme des lapines». Cent fois sur le métier... 

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Anna, salle d'attente. Emmanuelle Cornu. Druide, 189 pages.