C'est avec tristesse que l'on referme le nouveau Stephen King. Pas que Revival soit raté: même s'il n'est pas un grand cru, il a «ses moments». La tristesse vient des interrogations qui émaillent ce récit et font autant partie de la fiction que la réalité d'un homme de 68 ans qui s'inquiète de ce qui vient «après». Et les réponses que donne King sont tout sauf réjouissantes.

Court roman selon les critères «kingsiens», Revival (qui aurait même gagné à n'être qu'une novella tant sa partie médiane donne dans la répétition tout en éludant les filons plus prometteurs) suit le destin de Jamie, que l'on suit à partir de l'âge de 6 ans alors qu'il rencontre Charles Jacobs, un pasteur dont la foi sera détruite par un drame.

Pendant 50 ans, leurs vies se croiseront pour le pire comme pour le... «moins pire». Extrêmement prenant dans ses premières pages, alors que le quotidien de gens ordinaires est raconté, Revival sombre dans l'horreur dans ses dernières pages.

Mais l'emboîtement se fait mal. Peut-être qu'à trop vouloir rendre hommage à ses maîtres (Mary Shelley, Bram Stoker, H.P. Lovecraft, etc.), Stephen King s'est oublié lui-même.

* * *

Revival. Stephen King. Traduit par Océane Bies et Nadie Gassie. Albin Michel, 448 pages.