Le premier roman de Deepti Kapoor est fortement inspiré de L'amant de Marguerite Duras, une influence que la journaliste indienne reconnaît d'emblée. Sexe, alcool et drogue s'entremêlent sur fond de rébellion dans une véritable spirale d'autodestruction.

De ce maelström parfois un peu confus émerge un envoûtant portrait de l'Inde moderne et en particulier de New Delhi.

La narratrice, 20 ans, est inscrite à l'université et vit chez sa tante qui cherche à la marier. Dans un café, elle remarque un homme plus âgé qui, malgré sa laideur, l'attire irrémédiablement. Il lui fait découvrir des coins obscurs de New Delhi et l'entraîne dans sa propre déchéance.

Elle se soumet volontairement à ses désirs et jongle avec le mensonge pour échapper aux conventions sociales. Sa quête de liberté devient une autre prison.

Le roman est divisé en trois parties. Dans la première, plutôt brouillonne, l'auteure semble chercher son style, qui est encore loin des qualités elliptiques de l'écriture durassienne. Les deuxième et troisième parties sont plus consistantes.

Au fil du récit, le rythme s'amplifie et le style s'affine. On a l'impression d'assister à la naissance d'une écrivaine très prometteuse.

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Un mauvais garçon. Deepti Kapoor. Seuil. 202 pages.