Entre les vers du poète Mahmoud Darwich et le parfum des herbes qui leur rappelle une contrée perdue, trois personnages évoluent à Londres, sous le toit d'un même immeuble, unis par cette «terre lacérée» qu'est la Palestine.

Les deux femmes sont d'origine palestinienne, mais ne se connaissent pas; l'une représente la lumière, l'autre la nuit, mais toutes deux puisent leur énergie dans le soleil - jeux de mots tirés de la signification de leur prénom en arabe. Elles côtoient un médecin anglais, Bennett, qui a soigné de nombreux corps blessés dans leur pays d'origine. Chacun d'entre eux est enfermé dans une vie dont il ne veut pas.

Deuxième roman de l'auteure et anthropologue, cette fable sur l'exil nous entraîne dès le départ sur de fausses pistes. L'exil redéfinit-il l'identité au point d'en projeter une image trouble? Il faut accepter, de prime abord, que bien des interrogations demeureront sans réponse en fermant le livre. Et qu'il arrivera de douter de certaines coïncidences qui portent à confusion. Mais ce qui en ressort est une douleur innommable, la quête d'un idéal inaccessible qui fait écho à la perte de la patrie et à la désintégration de tout espoir d'avenir.

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Le parfum de Nour. Yara El-Ghadban. Mémoire d'encrier, 238 pages.