La poète Corinne Larochelle a écrit ici un fort joli premier roman. La narration au «je» met en place délicatement tout un jeu de miroirs entre une mère et sa fille dont les vies parallèles se ressemblent beaucoup plus qu'il n'y paraît à première vue.

Une mère bipolaire, une fille angoissée. Une mère inconsolable du départ de son mari et ses enfants qui souffriront pendant de longues années, impuissants devant la détresse maternelle quotidienne.

Une fille, persuadée de «n'être qu'un souffle qui s'oublie», en voyage au Portugal pour écrire et se rappeler que sa vie et ses amours, aussi, ont souffert d'un mauvais alignement des planètes. Et les malentendus, les colères, les rancunes qui en résultent entre elles deux. Puis, le silence.

Aidés par la réflexion et l'écriture, la vie et le temps feront leur oeuvre pour la narratrice. Le lecteur percevra, dans la subtilité du propos qui s'adoucit, un apaisement, une mise en exergue du passé «déterminé à nous avaler», qui permettra, peut-être qui sait, une réconciliation.

* * * 1/2

Le parfum de Janis. Corinne Larochelle. Le Cheval d'août, 140 pages.