Tout passé est une impasse. Rien ne sert d'y replonger, même s'il nous marque à jamais. C'est à un exercice de réconciliation que se livre la dramaturge Lise Vaillancourt dans son troisième roman.

Pour ce faire, elle choisit d'inventer, dira-t-elle. Ce roman, donc, trace le portrait d'une famille typique de la banlieue montréalaise (Longueuil) des années 50-60.

Le temps est au changement, mais les couples forment encore des mariages de raison. Le père, peintre en décors à Radio-Canada, la mère, femme au foyer qui voit tout en noir. Des parents un peu manqués, des enfants tristounets.

La narratrice Violette va à l'école, déprime, se fera soigner par le docteur (et auteur célèbre) Jacques Ferron, embrasse son premier garçon, vit sa première relation sexuelle et quittera sa famille étouffante pour une commune dans le Bas-du-Fleuve.

Les péripéties sont nombreuses, mais un style sans enflure rend le tout plausible, réaliste. C'est un Québec que l'on reconnaît facilement. La fin de chaque chapitre propose d'ailleurs une remise en contexte historique et sociale.

Entre nostalgie et mélancolie, ce livre à l'écriture fluide se lit tout d'un trait. Sans grande surprise, mais sans déception non plus.

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Nous étions nés pour ne jamais mourir. Lise Vaillancourt. Leméac, 157 pages.