On reprend l'histoire là où on l'avait laissée à la fin du tome 1 (immense succès avec 80 000 exemplaires vendus): le personnage principal, Vernon Subutex, vieux disquaire rocker d'une autre époque, a disparu et ses amis le cherchent dans l'espoir de mettre la main sur les fameuses cassettes supposées contenir des révélations fracassantes de la star Alex Bleach.

Virginie Despentes en profite pour nous décrire les personnalités excentriques qui composent le joyeux groupe, de l'ancienne actrice porno au producteur sans scrupules en passant par le scénariste raté... Difficile de ne pas s'attacher à cette galerie colorée et disjonctée.

Finalement, les cassettes ne sont qu'un prétexte pour peindre une fresque digne des grands romans du XIXe siècle (pensez Balzac ou Zola, mais avec le ton acide de Despentes).

L'écrivaine nous parle d'un monde qu'on raconte peu aujourd'hui, celui des laissés-pour-compte, des perdants sans histoire. En filigrane, un portrait lucide de la société française, de ses inégalités, de ses injustices, de son sexisme.

Bref on lit ce tome 2 avec autant de plaisir que le premier, même si le rythme est plus lent, l'intrigue, moins haletante. Et on a bien hâte de découvrir la fin de cette trilogie promise pour janvier.

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Vernon Subutex 2. Virginie Despentes. Grasset, 400 pages.