Le 17 mars 1955, au Forum de Montréal, il y a l'émeute due à la présence de Clarence Campbell dans l'édifice, mais aussi la rumeur de trois coups de feu.

Robert W. Brisebois utilise cette amorce pour développer un polar aux nombreux rebondissements se déroulant dans la métropole des années 50.

Au centre de l'enquête sur le meurtre de deux colocataires, un jeune journaliste ambitieux et l'archétype du policier imbu de lui-même. Ceux-ci se lancent aux trousses du meurtrier dans une aventure où se mêlent sociétés secrètes, crime organisé et deux inévitables triangles amoureux.

L'idée est bonne, le décor, bien campé et les échanges entre le reporter et l'enquêteur sont savoureux, mais les personnages dérivent sans cesse vers des culs-de-sac scénaristiques qui deviennent de plus en plus évidents (et frustrants) pour le lecteur qui veut dénouer l'intrigue.

Ces digressions aident à préserver l'ambiance d'époque, mais sans plus. Au final, ce n'est pas tant l'effort soutenu de la part des protagonistes que des aveux maladroits sous forme de Deus Ex Machina qui permettent de résoudre une énigme pourtant bien ficelée.

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Coups de feu au Forum. Robert W. Brisebois. Hurtubise, 244 pages.