Quand on regarde le monde avec des lunettes féministes, on se rend compte rapidement que le sexisme, s'il a reculé sur certains aspects, a avancé sur d'autres terrains.

Les trois universitaires qui signent ces «chroniques insolentes» nous le prouvent amplement dans ce recueil de 36 courts textes qui fait flèche de tout bois.

De la mixité des toilettes publiques à l'épilation, de la prostitution aux écarts d'âge dans les couples, en passant par les talons hauts, les agressions sexuelles ou l'«embourgeoisement» à tous crins - jouets, rôles sociaux, division des tâches, GPS (!), la liste est longue... -, rien n'échappe à leur lorgnette bien ajustée.

Si le ton est drôle, ironique et même souvent baveux, la situation est loin d'être rose et mérite notre attention. Car leur constat, mis bout à bout, est franchement déprimant.

Heureusement pour notre santé mentale, les auteures prennent la peine de noter aussi les avancées et les bons coups dans ce livre malgré tout tonique.

On y rigole (jaune), et c'est vrai aussi que l'indignation et la colère vaudront toujours mieux que l'apathie. On les remercie de nous avoir brassé la cage.

* * * 1/2

Mines de rien. Isabelle Boisclair, Lucie Joubert et Lori Saint-Martin. Éditions du Remue-ménage. 158 pages.