« Le Canadien français était un épais complexé ; le Québécois est un épais sans complexe. » Jean Larose a le sens de la formule. Et de l'histoire qui, au soir des élections d'avril 2014, l'a mis devant « le chemin qui finit là » et la nécessaire obligation du futur antérieur pour parler du Parti québécois qui « aura été dans l'histoire ».

Ses Essais de littérature appliquée retracent le chemin parcouru (ou non), tant par le pays que par l'auteur et professeur qui a rassemblé ici des textes écrits depuis 20 ans, selon la même formule que La petite noirceur, qui lui avait valu le prix du Gouverneur général en 1989.

Ici, au lieu de l'explication de l'échec référendaire (de 1980), un regard sur la fin de l'âge de la parole, sur le rendez-vous manqué (mais toujours souhaité) entre la « langue de culture et l'humanisme moderne », sur un retour à la « honte brûlante que nous ne soyons toujours pas indépendants », honte qu'a évacuée « la langue de bois souverainiste ».

Et toujours cette façon de se distancier de ceux qui n'ont pas fréquenté les mêmes lieux que lui : « Depuis Palenque ou Nouméa, comme je l'aime mon Québec ! » 

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Essais de littérature appliquée, Jean Larose. Boréal, 147 pages.