Dans un village des Cantons-de-l'Est où les animaux meurent mystérieusement, un homme aux desseins dangereux est assassiné par une prostituée et son souteneur, la mairesse tente de démêler une histoire de pot-de-vin, tandis que son fils qui n'a plus toute sa tête veut sauver sa belle, la prostituée du début, des griffes du diable.

Il y a beaucoup de choses dans ce roman noir de Maureen Martineau, qui à force de vouloir tout raconter en moins de 200 pages finit nécessairement par en échapper des bouts.

L'auteure est une excellente créatrice d'ambiance glauque, et les amateurs d'humour noir trouveront leur compte avec ce cadavre découpé en morceaux et ce sang qui suinte du plafond, scènes macabres toujours décrites avec un drôle de détachement. Mais en décidant de suivre les deux meurtriers jusqu'au bout, Maureen Martineau abandonne le village, sa mairesse et ses lecteurs à leur sort à la moitié du récit, bouclant la boucle de façon expéditive.

Loin d'être mauvais, Une église pour les oiseaux semble surtout inabouti, et on en ressort avec l'impression d'avoir lu soit un roman noir qui ne s'assume pas, soit un polar qui n'a pas été à la hauteur de ses ambitions. 

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Une église pour les oiseaux, Maureen Martineau. Héliotrope, 184 pages.