L'emprise, paru l'an dernier, se voulait un roman de politique-fiction dans lequel deux adversaires à l'investiture d'un parti de droite se faisaient la lutte pour devenir le candidat à la présidentielle française. Il se suffisait à lui-même.

Quinquennat représente la suite de ce qui est appelé à devenir la trilogie de L'emprise, apprend-on en l'ouvrant.

La quasi-totalité des personnages ayant survécu au premier tome sont de retour, à commencer par Launay, devenu président, et Lubiak, nommé son ministre des Finances. Le cynisme est plus que jamais au rendez-vous.

Il faut composer avec la menace islamiste et la poigne de la CIA sur les services secrets et sur l'entourage du président dont la vie privée n'est pas sans tache, pas plus que celle de Lubiak d'ailleurs.

Cela éveille l'attention d'un journaliste d'enquête, vite repéré par les services secrets qui ont de bons moyens pour convaincre leurs propres agents d'effectuer de sales besognes.

Il est très difficile de juger un roman comme celui-là, qui prépare avant tout le troisième volet. On soupçonne Dugain d'être influencé par le succès télé américain de House of Cards. Son roman est découpé comme autant de scènes faciles à visualiser, qui soutiennent rythme et tension.

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Quinquennat. Marc Dugain. Gallimard. 303 pages.