Pour plonger dans ce nouveau roman du Britannique Will Self - et y demeurer jusqu'à la fin -, il ne faut surtout pas se laisser démonter par sa forme inhabituelle: 400 pages qui semblent avoir été écrites d'un trait, sans chapitres ni paragraphes.

Tout au long de ce récit en apparence décousu, on ne cessera de se demander dans quelle insanité on s'est embourbé - et c'est le cas de le dire, puisque l'histoire se situe en grande partie dans un hôpital psychiatrique londonien...

Dans les années 70, le Dr Zachary Busner, personnage récurrent de l'oeuvre de Will Self, a recours à une drogue semblable au LSD pour sortir Audrey Death d'un mutisme de 50 ans.

La substance aura l'effet escompté, puisque la patiente se met à vrombir un discours si cohérent qu'il fera mentir tous les diagnostics établis à son sujet. Elle racontera ainsi la manière dont elle et ses frères ont vécu les traumatismes et le chaos de la Grande Guerre.

À la fois brillant et insupportable, oppressant mais magistral, Parapluie exige une grande discipline de lecture, car la moindre inattention peut en faire perdre le fil.

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Parapluie. Will Self. Éditions de l'Olivier. 407 pages.