Octavio est analphabète. Constat fort fâcheux, puisqu'il serait incapable de lire sa propre histoire, narrée avec talent par un jeune auteur vénézuélien habile du verbe. Mais Octavio apprendra à dompter les mots, et cessera de se taillader la paume pour camoufler son handicap.

La belle Venezuela lui enseignera comment déchiffrer les lettres et le monde; cependant, il poussera l'insouciance jusqu'à lui voler davantage que son coeur. Contraint à la fuite et à la pénitence, cet homme fort comme un taureau entamera un voyage sur les chemins inconnus de son pays.

En suivant les routes de folklore qui se dessinent dans Le voyage d'Octavio, le lecteur est immédiatement propulsé dans un ailleurs peuplé de personnages attachants, tous modelés à base de pâte à poésie.

Avec émerveillement, on suit cette petite boucle vénézuélienne où se concentre une surdose d'imaginaire, tracée d'une plume précise et savoureuse. Une balade courte que l'on aurait souhaité prolonger, même si la concision de ce récit allégorique en fait aussi le charme.

Premier roman? En cas de récidive, on réserve déjà un exemplaire du prochain opus.

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Le voyage d'Octavio. Miguel Bonnefoy. Rivages. 125 pages.