Coauteur de deux romans avec Mathieu Blais auparavant, Joël Casséus se lance en solo dans une fable d'anticipation qui se situe entre Vonnegut et Atwood.

Lalouche et l'Unique font équipe dans un Montréal futuriste, jamais nommé, où le Plateau existe toujours, mais où l'on trouve désormais une Place Malaventure et un boulevard Pie-Vieux.

Partout règne la Compagnie, et si l'on s'éloigne de son phare éblouissant, on tombe dans des villages hors-la-loi et inquiétants. Apocalypse, crise?

Les personnages se démènent dans les cendres et les déchets pas très propres, pas très beaux, d'un nouveau monde tout aussi cruel qui, à peu de mots près, ressemble beaucoup au nôtre.

Le romancier sait créer des atmosphères, imposer un rythme et maintenir le suspense. Certains jeux de mots faciles et quelques phrases alambiquées alourdissent toutefois inutilement le récit. Mais l'essentiel est là: un certain dépaysement, une inquiétude latente et des questions existentielles à la pièce.

En outre, Joël Casséus parsème son histoire de traits d'humour trash tout à fait de notre temps. Dans tout cela, l'humain reste humain, et les rats, des rats!

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Le roi des rats. Joël Casséus. Leméac. 186 pages.