Voilà bientôt 50 ans qu'a été décerné le dernier baccalauréat ès arts par un collège classique, dont la mission, étalée sur huit ans, était de «transmettre aux garçons issus des milieux favorisés l'humanisme chrétien, une synthèse des connaissances révélées par la Bible et des savoirs conservés de l'Antiquité profane».

Un demi-siècle après la transformation des collèges classiques en cégeps ou en écoles secondaires privées, ces établissements qui formaient l'«honnête homme» constituent encore pour certains le fleuron de l'histoire de l'éducation au Québec.

Les auteurs de l'ouvrage Le collège classique pour garçons, il faut s'en réjouir, n'ont pas fréquenté ces «châteaux» - des pensionnats, dirigés par des prêtres pour la plupart, qui voulaient «arracher l'élève à son milieu d'origine en le préservant [...] des influences délétères du siècle».

Pour susciter, sans qu'on le crie, des vocations sacerdotales dans cette clientèle triée sur le volet. De la place des femmes au sport, de la socialisation masculine - ah! les «tapettes du classique» - à la relation à la modernité, cet ouvrage propose un oeil neuf, dégagé du «mythe», sur une approche éducationnelle de la culture et de la langue, voire de la nation, dont l'impact, par «le sens clair des finalités», se fait encore sentir dans bien des sphères.

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Le collège classique pour garçons, L. Bienvenue, O. Hubert, C. Hudon. Fides, 416 pages.