Comme Khaled Hosseini, Qais Akbar Omar a connu Kaboul à l'époque où les cerfs-volants en remplissaient encore le ciel. C'était bien avant l'arrivée des talibans, qui les ont interdits en imposant leur version stricte des lois islamiques. Bien avant, aussi, que la guerre civile ne mette fin à la vie aisée que menait sa famille et ne brise l'innocence de cet enfant de 10 ans.

Aujourd'hui âgé de 32 ans, ce Pachtoune aux yeux d'Hazara a choisi d'exposer ses plaies toujours béantes et de nous confier le poids des douleurs qu'il a longtemps portées «dans la cage de son coeur», encouragé par un journaliste américain qu'il a rencontré en Afghanistan.

Le jeune homme livre son histoire bouleversante avec candeur, nous emprisonnant dans ses filets comme les combats que ses parents ont en vain tenté de fuir.

Malgré l'horreur des événements, les injustices, l'errance, les mois passés à se terrer et à avoir faim, rien ne parvient à voiler la poésie et la profonde sagesse de son écriture.

Cette autobiographie est un voyage déchirant dans une fraction de l'histoire afghane qui nous fait découvrir, au-delà de la guerre, ses tribus, leurs coutumes et leur incroyable sens de l'hospitalité.

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Kaboul était un vaste jardin. Qais Akbar Omar. Robert Laffont. 425 pages.