Ce n'est pas parce qu'on quitte le Liban pour l'Espagne que la violence et la douleur restent derrière. Le destin de Cybèle s'écrit dans le sable et le sang. Ses enfants se chargeront, d'ailleurs, de l'accomplir.

Le titre fait référence au personnage de Mot - ou «la mort» dans la Syrie antique -, l'enfant de Cybèle qui refermera le cercle de la tragédie sur une famille mal née.

Ambitieux projet que celui de Julie Hétu de recourir aux grands personnages mythologiques - Médée, Oedipe, entre autres -, pour raconter cette histoire d'amour fou et de vie complexe, de folie et de fatalité.

L'idée est fort originale, le résultat mitigé. Pas simple de mêler le quotidien des uns, aussi tragique soit-il, aux grandes questions existentielles des autres. L'écriture s'entortille parfois, mais le roman reste hautement méritoire.

Ce n'est pas tous les jours dans la littérature québécoise où l'on peut plonger dans l'imaginaire tout en réfléchissant au sens du jeu de la mort que se livrent matador et taureau dans l'arène. Dans ce roman, la métaphore est belle, l'action soutenue et la page couverture magnifique! C'est déjà ça.

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Mot. Julie Hétu. Triptyque. 204 pages.