Bon nombre de recueils de nouvelles pourraient être critiqués pour leur manque d'homogénéité, privés de fil conducteur ou brodés de personnages dépareillés et d'histoires décousues. Heureusement, c'est loin d'être le cas pour Le vent dans le dos, collection de récits de Natalie Jean, qui signe ici un deuxième recueil après Je jette mes ongles par la fenêtre (L'Instant Même).

Transversal, le thème du couple y reste majoritairement central, bien que traité sous les angles les plus divers, des premiers entichements infantiles aux dernières insultes ponctuant une séparation brutale.

Père vieillissant et divorcé convaincu d'être condamné à rester sur la touche, jeune femme blessée dont le chum préfère déclarer sa flamme au Canadien... le ton sonne vrai et juste, et bien des lecteurs se reconnaîtront dans ces fragments tirés du quotidien québécois.

Mais le ciment d'unité forgeant la force de ces récits demeure avant tout le caractère pictural de l'écriture, restituant de touchants tableaux où la ville de Québec figure en arrière-plan.

Seul ombre au tableau: à moins d'être un inconditionnel des happy end, dommage que les chutes n'aient pas la force de celle de Montmorency.

* * * 1/2

Le vent dans le dos. Natalie Jean. Leméac. 152 pages.