Mettant la raison d'État au-dessus de son amour, Napoléon Bonaparte a répudié Joséphine, qui ne pouvait lui donner l'héritier souhaité. Quoique profondément blessée par cet affront, elle n'a jamais cessé de l'aimer. Elle lui était même reconnaissante de la bienveillance manifestée à son égard et envers ses enfants issus d'un premier mariage.

L'auteure présente son roman sous la forme d'une lettre adressée à Napoléon. Joséphine y raconte sa vie, ses tourments et ses regrets depuis qu'il a mis fin à leur vie commune. Celle que l'on disait frivole, dépensière et infidèle tente également de se justifier et de répondre à ses détracteurs.

Le volet historique est bien documenté et passablement instructif, mais on a du mal à croire à cette Joséphine. On entend plutôt la voix d'une femme contemporaine déchirée par un divorce. Certes, la douleur de l'abandon est toujours la même quelle que soit l'époque, mais quelque chose ici sonne faux. Et ce, même si l'auteure reprend d'authentiques extraits de lettres que Napoléon a écrites à sa bien-aimée pendant leur mariage.

L'écriture précieuse, et même pompeuse, donne au récit les allures d'un exercice de style. En entourant le livre d'un bandeau qui le proclame «le roman de l'été», l'éditeur a peut-être fait preuve de témérité.

* * 1/2

Quel effet bizarre faites-vous sur mon coeur, Christine Orban, Albin Michel, 265 pages.