Ce premier roman pourrait se raconter à rebours: quelles circonstances ont poussé le jeune Giuseppe, dit Pippo, à quitter sa Ligurie natale pour émigrer en Amérique?

Le récit commence à sa naissance, en 1926, et suit son cheminement de façon linéaire, parallèlement à l'existence triste et morne de Stella, qui habite un village voisin et croisera son chemin des années plus tard.

Si l'écriture aurait gagné à sortir d'un cadre traditionnel, la narration mêle agréablement des notions d'histoire à la fiction, et l'on prend plaisir à (re)découvrir l'époque comme la région.

En toile de fond, le fascisme, la Seconde Guerre mondiale qui éclate alors que Pippo est adolescent et qu'il remercie non sans culpabilité de lui avoir offert de nouveaux horizons. Car le jeune homme profite de cette guerre pour étancher sa soif d'aventure, lui qui s'était promis de sortir de son existence «médiocre».

Ni la contrebande d'huile d'olive à laquelle il s'adonne ni les montagnes qu'il gagne par la suite pour se battre aux côtés des partisans ne parviennent cependant à assouvir ses ambitions.

En fin de compte, une fois l'Italie libérée, seule la perspective du grand départ parviendra à l'apaiser.

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La Riviera des fleurs, Catherine Moraldo, L'instant même, 216 pages.