Étrange destin que celui de Ludovica, Portugaise fragile implantée en Angola et se heurtant à la violence du processus d'indépendance du pays, amorcé en 1975.

Sa façon de fuir? Non pas regagner sa terre natale, comme la plupart des colons le firent, mais plutôt s'emmurer (littéralement) dans un appartement de la capitale, Luanda.

Durant 28 ans, elle restera cloîtrée dans son antre, se nourrissant de pigeons, de livres et d'écriture. Un jour, cependant, des denrées apparaîtront comme par magie dans sa prison urbaine...

Inspiré d'une histoire vraie, ce roman signé par le journaliste angolais José Eduardo Agualusa restitue une atmosphère de violence et de confinement remarquable.

Au-delà du personnage central, une pléiade de protagonistes, aux destins aussi divergents qu'enchevêtrés (militaires, musiciens, infirmières...) tissent autour de Ludovica des trames secondaires d'une grande force; autant de brins finissant par tresser une seule et même corde.

La juxtaposition de ces récits, brodés autour de l'intrigue principale, permet à l'auteur de poser un regard périphérique sur cette période douloureuse de l'histoire angolaise. Sans oublier, au coeur de cette de tempête de violence, la sensibilité des femmes et des hommes.

* * * 1/2

Théorie générale de l'oubli, José Eduardo Agualusa, Métailié, 176 pages.