Avec ce court (même pas 325 pages) et grand cru, le maître de l'horreur plonge dans une veine qu'il a explorée trop rarement, un filon où la terreur, le gore, le fantastique, sont à peu près absents.
On pense à Stand By Me, à Shawshank Redemption, à Colorado Kid, texte auquel fait le plus penser Joyland. Parce que l'atmosphère est celle du roman noir et qu'au-delà de la description follement nostalgique d'un temps et de gens, se trouve, en filigrane, une enquête.
Ici, elle concerne un meurtre. Car une jeune femme a été tuée dans la Maison de l'horreur de Joyland, parc d'attractions comme il y en avait encore il y a un demi-siècle, aujourd'hui pour ainsi dire disparus.
C'est là que Devin Jones a passé l'été de ses 21 ans à travailler. Et à guérir sa peine d'amour. Quarante ans plus tard, il se souvient.
L'époque est magnifiquement décrite, les personnages sortent littéralement des pages tant ils sont crédibles. Les émotions sont à fleur de mots.
Et, oui, des clowns font une très courte apparition. Dans ce contexte, c'était un must. Ils sont comme King sait les faire. Glaçants. Terrifiants. Des clowns, quoi.
* * * 1/2
Joyland, Stephen King, Albin Michel, 323 pages.