Bernard Lévy présente ici un recueil de huit courtes nouvelles, parfois de quelques pages, qui plongent, sautent, courent et s'essoufflent dans un univers où le sportif se veut sans faille, où le salut se traduit par le dépassement de soi et surtout des autres.

Du coup de boule de Zidane au Mondial de 2006, autour duquel l'auteur construit un argumentaire sur les raisons ayant poussé le héros national à terminer sa carrière dans la controverse, au coureur soviétique qui voit sa vie parsemée d'actes manqués dans l'ombre d'un ancien compétiteur devenu politicien, chacun de ces récits décortique la performance et l'athlète lui-même, avec une pointe d'humour ironique qui englobe cette oeuvre particulièrement réussie. Non, il ne s'agit pas seulement d'un bouquin sur le sport.

La performance athlétique sert de prétexte pour jeter un regard critique sur la société, à travers la mécanique maniaque animant un boxeur qui aurait pu être prof de philo, ou encore la question existentielle du sort d'une partie de baseball stoppée par un séisme californien. Un bon recueil à la plume assumée dans sa légèreté apparente, qui se lit très rapidement (c'est de circonstance, remarquez) dans un blues post-olympique.



Le souffle court


Bernard Lévy

Triptyque, 142 pages

***1/2