Ed Kennedy, raté sympathique de 19 ans, vivote dans sa banlieue australienne, jusqu'au jour où «le monde s'empare de lui» par la voie d'un as de carreau qui lui est envoyé par la poste. Sur la carte, trois adresses. Trois messages de violence et de tendresse qu'il devra livrer à d'imparfaits inconnus.

Avec sa prose crue, rythmée et, surtout, touchante, Markus Zusak aborde de front des thèmes graves comme la solitude, la pauvreté et la violence sexuelle, sans tomber dans le moralisme qui afflige parfois les romans destinés aux «jeunes adultes».

Le messager offre également de grands moments d'humour, dont l'hilarante scène de braquage de banque sur laquelle s'ouvre le roman.

Cette «nouveauté» qui n'en est pas vraiment une a d'abord été publiée en 2002, soit trois ans avant La voleuse de livres. Et ça paraît: Le messager n'a pas le souffle narratif du best-seller international qui a récemment fait l'objet d'une adaptation cinématographique mettant en vedette Sophie Nélisse.

On sent que Zusak n'avait pas encore tout à fait trouvé son style. Mais quel style!

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Le messager, Markus Zusak, Kero, 339 pages.