À partir d'un sujet a priori peu attrayant - une transplantation cardiaque -, Maylis de Kerangal, vedette montante des lettres françaises, signe une véritable plongée dans l'essence de l'humain.

Le roman se déroule sur 24 heures, à compter de 5h50 un matin froid alors que le jeune Simon Limbres part faire du surf avec ses copains, jusqu'à 5h49 le lendemain, lorsque son coeur recommence à battre dans le corps de Claire, quinquagénaire en sursis.

Entre les deux, on suit toutes les étapes qui mènent à cette transplantation, du constat de mort cérébrale à l'opération elle-même en passant par l'annonce aux parents et leur dure décision à prendre: donner ou pas les organes de Simon?

Travaillant dans le même objectif, le personnel médical est la vedette de ce roman qui réussit à être aussi technique que poétique.

De son écriture concentrique aux phrases magnifiquement longues dans lesquelles ont ne se perd jamais, l'auteure nous dévoile des pans de chaque personne qui entre en scène. Avec toujours comme fil conducteur le coeur de Simon, symbole de la vie et des émotions, nous ramenant à notre condition mortelle avec une sensibilité et une intelligence qui forcent l'admiration.

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Réparer les vivants, Maylis de Kerangal, Verticales, 281 pages.