Le neuvième roman d'Hélène Rioux parle d'amour et de désamour. Celui que portent les hommes aux femmes, celui que la narratrice voue aux hommes.

Dans un concept plutôt futé, quatre journaux intimes se recoupent et traitent de trois séducteurs impénitents, dont un ami, Clément, qui écrit son catalogue amoureux et va bientôt mourir. Les échanges fascinants entre cet homme amer et la narratrice, amie fidèle, mais distante sur ce sujet intarissable, partent de la surface de la peau pour creuser jusqu'aux douleurs de l'âme.

L'amour des hommes, autant de Clément que celui des autres Don Juan dont il est question, n'est finalement pas très joli à voir: froid, possessif, jaloux, violent, hiératique, sexuel, rarement transcendant.

Mais la narratrice ne les juge pas. Elle constate et avoue plutôt avoir rêvé, elle aussi, d'être Don Juan. En fond de scène, les conflits de toutes sortes et un poème inachevé de Byron, comme ces sentiments humains, si imparfaits, si incomplets.

Le style d'Hélène Rioux est limpide, l'amour ne l'est pourtant pas. Mais le récit s'étire quelque peu... Peut-être, après tout, comme un amour qui ne sait pas, qui ne veut pas finir.

* * * 1/2

L'amour des hommes, Hélène Rioux, Lévesque, 392 pages.