L'expression originale est plus connue aujourd'hui que celui à qui on la doit. Dans Candide, conte philosophique paru en 1759, Voltaire faisait dire à son héros que l'Angleterre et la France étaient alors «en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada et qu'elles dépensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut».

Le mot est resté et on ne compte plus les sauces auxquelles il est toujours employé. Il fut un temps où la radio de Radio-Canada pouvait, avec des émissions comme Une demi-heure avec... - Colette, la Callas, Dali - jeter quelque lumière sur l'époque et l'oeuvre de tels grands noms des arts et des lettres.

C'est ce qu'a fait avec Voltaire, en 1964, le scripteur Louis Pelland (1912-1981), l'un des meilleurs de son époque selon Joël Castonguay-Bélanger et Benoît Melançon, qui présentent ce texte, rigoureusement annoté, et une dramatique de Pelland intitulée Voltaire s'en va-t-en Canada (1971) où sont convoqués Benjamin Franklin et le chevalier d'Éon.

Saucette dans la France des Lumières où François Marie Arouet (1694-1778) nous apparaît plus businessman que philosophe. Retour, un peu aussi, dans ce Québec pas si lointain où on lisait Voltaire en cachette, à la chandelle.

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Voltaire à la radio canadienne, Louis Pelland, Del Busso, 87 pages.