Les premiers chapitres de cette fable postapocalyptique captivent rapidement le lecteur: Aloupa, patriarche et vigile d'une petite communauté survivante du Grand Nord, vient annoncer aux siens le retour de Nanuk, l'ours polaire, présage de l'avènement du renouveau terrestre et de l'équilibre naturel.

La nouvelle provoque plutôt la zizanie au sein du village, car une frange des habitants refuse d'accorder crédit au vieil homme. La réapparition de Nanuk, redouté prédateur, est également synonyme d'un profond bouleversement du mode de vie des villageois.

Sakari, petite-fille du guet, se retrouvera malgré elle au confluent de cette querelle, prenant peu à peu conscience qu'elle sera la clé de son dénouement.

Rédigée dans un langage simple et accessible, la parabole suggérée par ce deuxième roman de la journaliste Catherine Lafrance est à même de séduire tout public, par sa portée symbolique forte, mais aussi par l'atmosphère habilement instituée. Dieu merci, on nous épargne les sempiternelles leçons de morale écolo-environnementale!

En revanche, le récit pèche par divers écueils de forme: personnages fortement stéréotypés, manquant parfois de profondeur ou de complexité; clichés littéraires et redondances; relative monotonie dans le style (phrases simples et courtes) qui, s'il sied généralement à la narration journalistique, n'épouse pas aussi harmonieusement le récit littéraire.

* * 1/2

Le retour de l'ours, Catherine Lafrance, Éditions Druide, 264 pages.