Voulant mieux connaître son père naturel, né à Fès en 1936, Éric Fottorino décide en 2012 de se rendre dans cette ville du Maroc. Son père, trop malade pour quitter la Haute-Garonne, le guide à distance avec ses souvenirs.

Le voyage s'avère un véritable pèlerinage. Il rencontre des amis d'enfance de son père qui lui font visiter les quartiers où ils ont grandi, le cimetière où est enterrée sa soeur morte accidentellement à l'âge de 17 ans et le quartier juif de Fès où ne vit plus aucun Juif.

Sa quête toute personnelle de filiation s'ouvre sur l'histoire de Fès et sur celle de la communauté juive du Maroc. C'est raconté par petites touches délicates et avec une certaine distance.

«Je ne suis pas nostalgique de mes souvenirs. Je suis nostalgique des tiens», écrit-il à son père. L'auteur dit aussi se sentir «comme une âme très ancienne qui navigue entre deux mondes», entre le passé et le présent.

Ses découvertes lui permettent de mieux définir ses origines et d'étoffer sa relation avec son père qu'il a connu sur le tard. Ce récit plein de tendresse donne aussi le goût de visiter ou de revisiter Fès et nous renseigne sur la montée et le déclin du judaïsme en Afrique du Nord.

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Le marcheur de Fès, Éric Fottorino, Calmann-Lévy, 182 pages.