Dans le Japon dystopique d'Harmonie, la maladie a été pratiquement éradiquée. Le capitalisme a été remplacé par le «vivisme», système politique qui élève chaque vie, chaque corps, au rang de ressource irremplaçable appartenant à la société entière. Le gras, l'alcool, la cigarette et bientôt le café sont proscrits, la bienveillance est la norme.

Dans ce monde où «vie privée» et «intimité» sont de gros mots, trois adolescentes font un pacte de suicide, seul moyen, jugent-elles, de se réapproprier leur corps (et de faire un doigt d'honneur à cette société qu'elles détestent).

Deux des jeunes filles survivent, mais le roman de Project Itoh délaisse rapidement leur rébellion pour s'embourber dans une enquête sur des suicides de masse qui semblent être l'oeuvre de terroristes.

Le ton didactique du roman est parfois agaçant, tout comme les trop fréquentes comparaisons entre le vivisme et le nazisme. Project Itoh fait toutefois preuve d'une certaine inventivité en recourant à un pseudo-langage informatique (tout à fait digeste) pour raconter son histoire.

Malgré ses défauts, Harmonie parvient souvent à nous faire croire à ce futur où notre obsession pour la santé aurait été poussée à son extrême limite.

* * 1/2

Harmonie, Project Itoh, Panini Comics, 323 pages.