Habilement construit autour d'une saga familiale, ce captivant récit met en lumière la politique et l'histoire du Liban, entre les années 60 et 80.

Il y a d'abord l'histoire d'amour entre Simone et Hamid. Le richissime notable Chakib Khattar empêche le mariage de sa fille avec le fils du régisseur de ses biens qui n'est pas de son rang. Mais il est aussi préoccupé par la transmission de son patrimoine et aucun de ses cinq enfants ne s'intéresse à ses affaires.

Seul Hamid, qui était devenu son bras droit à l'usine de marbre, serait apte à assurer la continuité. Pendant qu'il déplore les frasques de son fils aîné et que le plus jeune s'engage dans la révolution, le chef de famille orthodoxe voit aussi s'effriter son pouvoir politique.

Le quartier chrétien de Marsad est envahi par les milices et le pays sombre dans le chaos de la guerre civile.

Le narrateur est un ami des enfants Khattar et c'est lui qui reçoit les étonnantes confidences d'Hamid. Issu d'une famille orthodoxe de Beyrouth, Charif Majdalani a vécu la guerre du Liban et enseigne à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth.

* * * *

Le dernier seigneur de Marsad. Charif Majdalani. Seuil, 250 pages.