La revue Parti pris aura eu une existence beaucoup plus courte (1963-1968) que la revue Liberté, toujours active aujourd'hui, mais elle n'en fut pas moins essentielle et au coeur des débats qui ont fait rage dans les années 60.

Dans sa préface, Jacques Pelletier souligne d'ailleurs la complicité qui existait entre ces deux revues qui ont grandement contribué à ce qu'on appelle un «Front de libération intellectuel» au Québec, s'échangeant des plumes appelées à devenir célèbres, comme celles d'Aquin et de Godbout.

Moins «littéraire» que Liberté, Parti pris annonce dès son premier numéro qu'on y luttera pour un «État libre, laïque et socialiste».

C'est entre autres ce «parti pris» pour le socialisme, en compétition avec les idées indépendantistes, qui provoquera la fin de la revue, à laquelle auront collaboré Andrée Benoist, Andrée Ferretti, Jacques Brault, Paul Chamberland, André Major, Gérald Godin et beaucoup d'autres, qui continueront à faire vivre l'esprit engagé de la revue ailleurs.

Lecture incontournable pour ceux qui s'intéressent à l'histoire de la vie intellectuelle du Québec.

Notons qu'un colloque organisé autour du 50e anniversaire de Parti pris s'est tenu la semaine dernière au Centre d'archives de BAnQ.

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Parti pris - une anthologie, textes présentés par Jacques Pelletier. Lux. 367 pages.