Ce court roman épistolaire est une perle. Avant de mourir, un vieil homme écrit à celle qui a été sa maîtresse le temps d'une saison, à la fin des années 30, dans la campagne islandaise. L'éleveur de moutons n'a su répondre à cet amour. Suivre Helga l'aurait forcé à renoncer à une partie de lui-même.

En tentant d'expliquer ses choix (fidélité à sa femme, attachement à la ferme ancestrale, etc.), c'est toute sa vie qui lui revient en mémoire. Son authenticité est touchante et c'est avec humilité qu'il reconnaît ses faiblesses.

«Oui, je me suis dérobé quand l'occasion s'est finalement présentée. Tu vois, Helga, quel petit bonhomme je suis, maintenant que la coupe est vide et que la partie s'achève.» Tout en suivant la voie qu'il croyait la sienne, il n'a jamais cessé de penser à Helga. C'est là tout le drame de sa vie.

Cette lettre d'amour magnifiquement écrite se lit d'une traite pendant que défilent les paysages de l'Islande. C'est un hymne à la terre et aux valeurs d'autrefois, mais aussi une réflexion sur les sentiments et le sens de la vie.

Ce premier roman de Bergsveinn Birgisson a connu un grand succès dans les pays scandinaves et en Allemagne. Sa traduction en français témoigne d'une littérature islandaise en pleine effervescence.

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La lettre à Helga, Bergsveinn Birgisson, Zulma, 132 pages.