«Comment un livre peut-il avoir autant d'importance?», demande l'un des personnages du Livre du roi, «non-polar» du populaire auteur de policiers islandais Arnaldur Indridason.

Cette question, bien des auteurs en ont fait le pivot de leur intrigue, dont Umberto Eco (avec brio dans Le nom de la rose) et Dan Brown (avec efficacité dans Da Vinci Code).

Hélas, Arnaldur Indridason n'a ni le brio ni l'efficacité voulus dans ce premier roman ne mettant pas en vedette son commissaire Erlendur Sveinsson.

Diplômé en histoire, l'écrivain a certes le mérite d'éveiller notre curiosité pour la fabuleuse littérature islandaise, qui a inspiré Wagner, Borges, Strindberg, Tolkien, etc. Et la quête de ses deux personnages principaux - un savant «fou» et son jeune assistant - lui donne l'occasion de décrire la vie en 1955 au Danemark, en Norvège et ailleurs.

Mais trop d'invraisemblances, trop de répétitions (le professeur est «affaissé» de désespoir à toutes les 20 pages) et d'étranges incohérences linguistiques (dont on ne sait si elles sont le fait de l'auteur ou de son traducteur), sans compter un souci didactique trop visible, plombent sérieusement la lecture.

Vivement que le commissaire Erlendur reprenne du service...

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Le livre du roi, Arnaldur Indridason, Métailié, 360 pages.