Patrice Leconte a bien des talents. Dessinateur, scénariste et auteur, il a déjà réalisé une trentaine de films. Dans son troisième roman, Le garçon qui n'existait pas, il fait preuve d'une imagination débordante et d'un idéalisme à toute épreuve.

Son héros prénommé Gérald souffre d'un complexe d'insignifiance. Âgé d'une trentaine d'années, il est en quelque sorte transparent. Personne ne le remarque, personne ne s'intéresse à lui. On ne lui pose jamais de questions et sa vie s'écoule dans un anonymat qui lui pèse.

Employé dans une banque, il songe à un exploit qui pourrait épater ses collègues de travail et surtout toucher la belle Victoire, dont il est aussi follement que secrètement amoureux.

C'est ainsi que, sans entraînement, il entreprend naïvement la traversée de la Manche à la nage. Le défi s'avère plus grand que prévu. Mais la conviction que Victoire l'attendra sur la plage de Calais lui donne du courage.

Le ton est léger et amusant avec une pointe de mélancolie. C'est une sorte de conte philosophique empreint d'un idéalisme qui change du pessimisme ambiant. Le parcours est plein de fantaisie et la fin fort originale. Un vrai roman de plage.

* * *

Le garçon qui n'existait pas. Patrice Leconte. Albin Michel, 166 pages.