Voilà longtemps qu'on attendait cette biographie de Serge Fiori. Pour tous ceux et celles qui ont tripé fort sur le groupe Harmonium, ce livre de Louise Thériault répond ENFIN à toutes les questions qu'on se posait sur l'énigmatique auteur-compositeur, qui continue de briller par son absence sur scène.

On aurait certes pu souhaiter de la plus grande littérature. Ancienne compagne de Fiori, Louise Thériault n'est pas une écrivaine professionnelle. Mais le style est honnête et elle a le mérite d'être la première (pour ne pas dire la seule!) à lever le voile sur les raisons qui ont poussé le musicien à quitter la vie publique à la fin des années 70. Remercions-la, enfin, de ne pas (trop) sombrer dans la complaisance.

Si l'auteure est manifestement sympathique au personnage, son livre ne le présente ni comme un dieu ni comme un gourou, mais simplement comme un artiste ultra-sensible qui s'est perdu en chemin et qui a lutté toute sa vie contre les démons de l'anxiété et de la paranoïa, séquelles d'un mauvais trip d'acide survenu au cégep.

L'histoire d'Harmonium occupe un quart du livre, le reste naviguant entre l'enfance à l'italienne, le trauma post-Heptade et la lente reconstruction de l'homme, à l'aide des (nombreuses) femmes de sa vie.

Lumineux? Peut-être pas. Mais éclairant, sans aucun doute.

* * *

Serge Fiori, s'enlever du chemin. Louise Thériault. Éditions du Cram, 388 pages.