Ce 26e roman de Didier van Cauwelaert est une belle réussite. Un vieil homme accourt dans la chambre d'hôpital où se meurt Ilsa Schaffner. Il y rencontre sa petite-fille qui s'apprête à la faire débrancher. Elle a toujours refusé de rencontrer sa grand-mère à cause de son passé nazi.

David entreprend de lui raconter la vie d'Ilsa, la femme qui lui a sauvé la vie et qu'il n'a jamais cessé d'aimer. Deux visions d'Ilsa, deux souffrances et un même attachement, d'où le titre La femme de nos vies. David n'a que quelques heures pour la réhabiliter aux yeux de sa petite-fille, qui a un avion à prendre.

Cela donne un sentiment d'urgence au récit et la nécessité d'aller à l'essentiel. Van Cauwelaert s'est inspiré d'un fait réel: l'hôpital de la ville allemande Hadamar où 15 000 handicapés mentaux ont été assassinés. Ayant échappé aux chambres à gaz en 1941, David a été formé pour servir à la recherche nazie et est devenu l'assistant d'Einstein aux États-Unis.

L'histoire et la fiction se rencontrent de belle façon. Un thème cher à l'auteur, celui de la deuxième chance, est traité avec finesse.

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La femme de nos vies, Didier van Cauwelaert, Albin Michel, 304 pages