Il était une fois une industrie naissante nommée cinéma. C'était avant l'arrivée du parlant et du film en couleurs. C'était les années 20, 30 et 40, quand les stars se nommaient Gloria Swanson, Wallace Reid, Lupe Velez ou Frances Farmer.

Grande époque, dites-vous? Pas si sûr.

Dans Hollywood Babylone, le cinéaste Kenneth Anger montre l'envers du décor en relatant les pires «histoires de moeurs» de l'âge d'or hollywoodien. Cela commence avec l'acteur Fatty Arbuckle, accusé du viol sauvage d'une jeune comédienne, et se termine avec le procès de Lana Turner, pour le meurtre de son amant italien. Entre les deux, une trentaine d'histoires tout aussi scabreuses les unes que les autres, où il est question de morphine, de cocaïne, de sexe extrême, de relations sado-maso, de fusillades, de violence conjugale, de mafia, de séjours en asile, d'assassinats et de suicides en série.

Anger prend un malin plaisir à raviver cette période de décadence, dans un style oscillant entre ironie et potinage trash. Inutile de dire que le résultat est passionnant.

Considéré comme un livre culte, Hollywood Babylone fut publié partiellement en 1957 à Paris, puis réédité en anglais en 1965 et 1975. Il sort en français pour la première fois dans son intégralité.

*** 1/2

Hollywood Babylone, Kenneth Anger, Tristam/Souple, 307 pages