On commence Ciel mon mari avec l'impression que ce recueil de nouvelles couvrira d'une manière un peu décalée le thème du marivaudage et des rapports amoureux.

Mais cette série de courts textes va bien plus loin et s'attaque de front aux rapports de classe et aux différences sociales entre la ville et la campagne, les jeunes et les vieux, les riches et les pauvres, ceux qui partent et ceux qui restent...

Mylène Bouchard aborde ses sujets en trompe-l'oeil, puisque derrière chaque histoire s'en cache une autre - ou à tout le moins une autre version.

Mais son approche est aussi frontale, voire viscérale, et ne fait pas dans la dentelle même si son écriture toute en ellipses est très travaillée.

Elle nous présente des personnages qui assument leur différence, aiment, pleurent, crient, souffrent, manifestent, se fâchent... bref qui se débattent et se tiennent debout malgré les vents contraires.

Alors on ressort de ce livre râpeux et sans concession avec le sentiment qu'on a rencontré une véritable écrivaine, à la vision claire et définie, pour qui la littérature est plus qu'un travail, mais bien une façon de voir le monde.

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Ciel mon mari. Mylène Bouchard. La Peuplade, 144 pages.