L'écriture justifie-t-elle l'égoïsme? Louise, écrivaine à succès d'une quarantaine d'années, ne se pose pas la question. Sans complexe, elle préfère l'écriture à son mari François et l'en a prévenu dès le début de leur relation.

Depuis 10 ans, il s'est résigné à ses absences prolongées quand elle prépare un livre. Cette fois, elle se retire dans la maison abandonnée d'une amie à Livourne pour écrire un roman qui racontera l'histoire d'une femme obligée de réapprendre à vivre après la disparition de son mari.

Lorsque Louise rencontre Luca, 21 ans, son roman et sa vie s'entremêlent. À Paris, François devine qu'un homme vient d'entrer dans la vie de sa femme et sa douleur est immense.

Ce roman sur la solitude nécessaire à l'écrivain est aussi une ode à la liberté. Philippe Besson trouve les mots justes pour faire apparaître les non-dits et les fêlures.

Il fait le portrait d'une femme forte, qui mène sa vie sans se soucier des autres, qui en assume les risques et conséquences. Elle est directe, franche jusqu'à la brutalité, égoïste certes, mais surtout déterminée.

Le récit est mené allègrement, avec une efficacité que ne renierait pas son héroïne.

_________________________________________________________________________

* * *

De là, on voit la mer. Philippe Besson. Julliard, 210 pages.