L'automne dernier, Sonatine a publié la traduction de Lucky Wander Boy, premier roman de D.B. Weiss, scénariste pour la série Game of Thrones.

Présenté de façon un peu trop rapide comme «le roman culte de la génération jeux vidéo» (on se calme le pompon, un culte a besoin de temps pour se créer!), Video Games n'en demeure pas moins un roman à ranger aux côtés de Player One.

Signe des temps? On y retrouve la même obsession pour les jeux vidéo cultes des années 80, puisque le héros, Adam Pennyman, rédige un «Catalogue des jeux obsolètes», sa seule et unique passion dans la vie.

Pour Adam, les jeux sont plus qu'un culte, c'est une religion, une mystique, et son Saint-Graal est l'obscur jeu Lucky Wander Boy, créé par Araki Itachi, l'une des rares femmes conceptrices de jeux à l'époque.

Beaucoup plus cynique que Player One, Video Games étonne par ses analyses philosophiques des jeux vidéo, que l'auteur pousse vraiment très loin, au risque de nous faire décrocher, mais c'est tout à fait dans l'esprit de son étrange personnage, qui se fait pratiquement voler la vedette par le fameux catalogue qu'il rédige.

Pac-Man comme «premier jeu vidéo métaphysique du monde» et son icône, un «antihéros capitaliste d'un monde utopique»? D.B. Weiss ose l'écrire...

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Video Games. D.B. Weiss. Sonatine, 359 pages.