Dans bien des livres, articles et analyses, il est question de mort assistée et d'euthanasie ces temps-ci - et même de mort tout court! -, sujets fondamentaux s'il en est. Mais certains ouvrages, sous couvert d'aborder la question de la mort et de la dignité, traitent de tout autre chose.

C'est le cas de Tout s'est bien passé, sixième livre (roman? récit? journal?) de la Française Emmanuèle Bernheim.

L'auteure du roman Sa femme (prix Médicis 1993) y relate la volonté de mourir de son père André après un AVC, jusqu'à demander à ses filles Emmanuèle et Pascale de «l'aider à en finir».

Le livre est complètement bicéphale: d'un côté, tout ce qui porte sur le suicide assisté, avec son lot d'émotions extrêmes, de démarches, de procédures, d'absurdité, d'humanité aussi; de l'autre, le portrait d'un homme de 88 ans brillant et monstrueusement égocentrique, littéralement «à tuer».

Tout finit par être confus parce qu'on ne sait plus si ce livre n'est pas plutôt la mise à mort littéraire d'un père dont on espère que sa fille est enfin libérée. Troublant, mais pour les mauvaises raisons.

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Tout s'est bien passé. Emmanuèle Bernheim. NRF/Gallimard, 206 pages.