Tout sépare Nicolas de son oncle Edgar. Le premier est super émotif, a 20 ans et se relève d'une peine d'amour et d'une cure de désintox. Le deuxième, quinquagénaire branché sur les cotes de la Bourse, s'affiche fièrement misanthrope.

Les flammèches sont prévisibles lorsque Nicolas part du Saguenay et vient s'installer chez son oncle pour étudier à Montréal.

Sur le thème archiconnu des personnalités contraires qui se transforment au contact l'une de l'autre, Marie-Paule Villeneuve (L'enfant cigarier) a brodé un livre inégal.

Il est parfois très juste et fin dans ses observations de la vie contemporaine, mais il est aussi souvent cousu de fil blanc avec des situations qui semblent là juste pour passer des messages - la rencontre de Nicolas avec Annie Roy de l'ATSA, par exemple, manque gravement de naturel.

L'auteure arrive cependant à bien dessiner le portrait psychologique de ses personnages, et fait d'eux des êtres de chair et d'émotions contradictoires très crédibles - le vieux bougonneux Edgar est complexe, et on suit sa progression vers la sociabilité avec amusement.

Il reste malgré tout une impression de déjà-lu (en mieux), et le sentiment que l'auteure a voulu beaucoup trop en dire en un seul roman.

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* * 1/2

Salut mon oncle! Marie-Paule Villeneuve. Triptyque, 320 pages.