Après le Club des incorrigibles optimistes qui lui a valu un grand succès en 2009, Jean-Michel Guenassia laisse éclater son talent de conteur dans ce nouveau roman qui s'étend de 1910 à 2010.
Le titre fait référence à Ernesto G., mais c'est plutôt l'histoire de Joseph Kaplan qui est racontée. La vie de ce médecin juif pragois traverse les événements historiques, culturels et politiques du XXe siècle.
De Prague à Alger en passant par Paris, on suit Kaplan dans ses rencontres, ses amours et ses amitiés. Et on entend la musique de Carlos Gardel, qui lui donne des ailes sur les pistes de danse.
Cette musique meuble aussi sa solitude dans un bled perdu où il s'est enfui pour échapper aux rafles anti-juives des pétainistes. De retour en Tchécoslovaquie en 1945, il endosse les idéaux du socialisme et se lance en politique.
Malgré les trahisons et le désenchantement, Joseph Kaplan conserve son humanité et soigne ses patients avec bonté.
Les personnages sont attachants. Et même si Ernesto G. tarde à se pointer, son rôle est déterminant. C'est un récit d'une richesse inouie et d'une grande puissance romanesque.
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La Vie rêvée d'Ernesto G. Jean-Michel Guenassia. Albin Michel, 544 pages.