L'interprète originelle de Je t'aime moi non plus ou la femme condamnée pour incitation à la haine raciale? L'objet de concupiscence de toute une génération d'hommes ou la militante des droits des animaux misanthrope?
Depuis son élévation au rang d'icône, en 1956, Brigitte Bardot a montré plusieurs facettes de son visage. D'actrice à sex-symbol, de chanteuse à militante, de femme à hommes à mère indigne... le personnage repousse autant qu'il attire.
Marie-Dominique Lelièvre choisit son camp: celui d'une admiratrice presque inconditionnelle de Bardot. Mais la biographie que la journaliste de Libération lui consacre n'est pas une béatification de Bardot.
Longtemps pétrie de complexes, assoiffée d'amour, la femme Bardot se révèle, sous la plume de Marie-Dominique Lelièvre, attachante et bien plus profonde qu'une simple image.
Pourtant intègre, fidèle à elle-même, «BB» a envoyé promener le cinéma, la gloire et les paillettes, sans jamais se retourner.
Si Brigitte Bardot plein la vue semble parfois éviter les zones troubles de Bardot (sa relation avec son fils, ses propos d'extrême droite), en raison de l'admiration franche que porte l'auteure à l'égérie des sixties, il permet de revisiter l'importance d'un mythe. En cela, l'héritage Bardot survit largement à la femme Bardot.
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Brigitte Bardot plein la vue. Marie-Dominique Lelièvre. Flammarion, 341 pages