Mais que diable se passe-t-il dans la tête de nos cousins français, débarquant par avions entiers en sol québécois?

Pour élucider le mystère de ceux qui tournent la page, il n'est pas inutile de feuilleter celles signées par Stéphane Ledien.

Son protagoniste, mitaines aux mains et camembert au bec, remarche sur les traces de son acclimatation, au sein de la capitale du «pays des pingouins» (définition de la Belle Province par l'un de ses compatriotes); traces essentiellement laissées dans la neige, puisque l'hiver, son hôte des premiers mois - tantôt loué, tantôt honni -, s'avère sa source d'inspiration.

Ce carnet de bord, émaillé d'un humour ne manquant pas de finesse (même si certaines références pourraient ne pas faire mouche auprès du lecteur québécois), fleure bon le vécu.

Chapitre par chapitre, au détour d'un calembour, il y est question de tire, d'amour, et d'abondantes bordées de neige, toujours.

Ce n'est pas sans candeur que le narrateur relate un Québec que l'on re(découvre), nous conviant à chausser ses lunettes européennes.

Mais si l'auteur, pas «maudit» pour un sou, a su esquiver l'écueil du cliché, on s'interroge parfois sur les destinataires ciblés par le récit: Français de là-bas ou Québécois pure laine? Réponse: les deux, mon capitaine.

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Un Parisien au pays des pingouins. Stéphane Ledien. Lévesque éditeur. 168 pages.