Le professeur Zukerman est un scientifique fantasque qui s'est mis en tête de recréer les conditions qui ont mené à l'apparition de la vie sur terre. Mais parce que son labo est devenu la cible d'un mystérieux vandale qui lui fait des menaces, il a écrit 34 lettres qui retracent le fil de son histoire, devant être remises à son fils après sa mort.

Trente-quatre lettres, trente-quatre chapitres: ce qui au début ressemble à un artifice littéraire finit par fonctionner lorsqu'on entre dans le coeur de ce «thriller scientifique», qui jongle avec des notions savantes sans jamais être lourd.

Francis Malka (La noyade du marchand de parapluies) fait ici un véritable travail de vulgarisation, d'une écriture limpide d'où rien ne dépasse.

Plus instructif et ludique que vraiment inquiétant, c'est le côté thriller qui pose problème dans Le testament du professeur Zukerman: l'action manque de tonus, les personnages secondaires sont inconstants - la fille du professeur, effacée, le policier maladroit mais brillant, cliché- et l'intensité dramatique fait défaut.

Résultat: même lorsque le récit se corse, l'identité du coupable, qu'on peut deviner avant le punch final, nous importe peu. Dommage pour ce livre qui ne manque pas de qualités, mais qui n'a pas vraiment trouvé sa voie.

Le testament du professeur Zukerman

Hurtubise, 210 pages

* * 1/2