«Ça veut dire que tu n'es pas intéressée par le job, poupée?» Si on est capable de passer par-dessus ce genre de traduction un brin déplorable, on apprécie énormément ce roman noir «souriant», rocambolesque et très sensoriel de l'Américain David Liss.

Pour ramasser de quoi aller étudier à l'université, un étudiant originaire de Floride fait du porte-à-porte pour vendre des encyclopédies. Au moment de réaliser une vente dans un parc de maisons mobiles miteux, ses deux clients sont abattus sous ses yeux par un assassin... sympathique, qui refuse d'éliminer ce témoin gênant!

À partir de là, le délire savamment orchestré par David Liss commence: policier véreux, ex-toxicomane en quête de rédemption, pédophile refoulé et toute une foule de personnages troubles -sans compter une centaine de cochons bourrés d'antibiotiques! - se succèdent (et s'entretuent) dans un roman qui profite de l'occasion pour s'interroger sur des questions fondamentales: qu'est-ce que l'idéologie, pourquoi être végétarien, quelles sont les limites de l'éthique, etc.!

Tout ça sur fond de Floride torride, de violence, de dépravation, de cynisme, de sensualité... et de beaucoup d'humour. Il en faut un peu pour supporter la traduction de certains dialogues.

L'assassin éthique

David Liss

JC Lattès, 438 pages

*** 1/2